Synopsis
NANOTHERMITE
L’imposture de la « chip » mystérieuse…
www.bastison.net
Depuis 2007, Steven E. Jones, un physicien américain
considéré comme un des leaders du « 911 truth movement
» aux Etats-Unis,
parcourt le monde en affirmant posséder des « preuves » du
piégeage des tours du World Trace Center par des matériaux incendiaires
et/ou explosifs de dernière génération, connus des seuls
militaires et à base de nanothermite.
Ses preuves résideraient dans l’extraction des poussières
du WTC de ce qu’il a appelé des « chips »
de nanothermite, de petites écailles
comportant deux couches, une grise, l’autre rougeâtre.
Avec huit autres coauteurs, il est même parvenu à publier un article
dans une revue de l’éditeur Bentham – supposée posséder
un comité
de lecture – explicitant différents tests et analyses censés
prouver ses affirmations.
Nous passerons rapidement sur la forme rocambolesque qu’a prise cette
publication :
- Le choix de l’éditeur était loin d’être téméraire
puisque Bentham était connu pour avoir eu plusieurs soucis de relecture
dans ses revues,
- L’éditrice en chef de la revue a démissionné en
affirmant n’avoir jamais eu connaissance de l’article avant publication,
- La revue n’a plus alors publié pendant 18 mois,
- Un des proches amis de Jones a été miraculeusement nommé
relecteur alors qu’il n’est pas spécialiste du domaine traité
(ni d’explosifs, ni de matériaux énergétiques), ce
qui laisse à supposer qu’il a été « soufflé
» par les auteurs,
Pour nous intéresser au fond de l’article…
Dès le départ, la couleur et la morphologie des écailles
laissaient supposer que les auteurs étaient plus probablement en présence
de
simples écailles de peinture que d’un prétendu incendiaire
surpuissant…
Chip sous lumière naturelle présentée par Jones
lors d’une conférence
Photos d’éléments en acier du WTC recouverts de peinture
anticorrosion.
Même les vues réalisées au moyen d’un microscope à
balayage électronique laissaient apparaître des empilements caractéristiques
de kaolinite, une argile utilisée dans les peintures pour ses propriétés
anticorrosion.
Au centre une vue tirée de l’article de Jones, en arrière
plan des cristaux de kaolinite.
D’autres types de tests permettant d’identifier les éléments
chimiques présents dans les chips ont été réalisés.
De par leur composition, les auteurs ont ainsi pu présenter deux types
très différents d’écailles. Type 1 Type 2
Or, d’après le rapport du NIST publié en 2005, la structure
porteuse des tours jumelles, en acier, était recouverte par deux types
de peintures, une de la marque Tnemec (poteaux), l’autre de marque
Laclede (structure treillis portant les planchers)…
…et, comme par hasard, il se trouve que les deux compositions correspondent
de façon confondante avec les spectres donnant
les éléments chimiques présents :
Oxyde de fer (Fe et O), chromate de zinc (Zn et Cr), silicates et aluminates
de calcium (Si, Al et Ca dans le pigment) pour la première,
oxyde de fer (Fe et O) et kaolinite (Al, Si et O) pour la seconde.
Il se trouve que, fortuitement (!), Jones a pu établir le spectre des
éléments de la peinture Tnemec puisqu’il s’est
procuré quelques
fragments sur un monument dédié au WTC. La correspondance est
parfaite…
Chip étudiée dans l’article :
Peinture prélevée sur le monument :
Pour la peinture Laclede, hélas, il n’y a pas eu de tests
réalisés sur des échantillons, mais des simulations sont
possibles en prenant
en compte les teneurs en composants. Là aussi la ressemblance est édifiante…
Chips étudiées dans l’article :
Simulation Laclede :
Comme si cela ne suffisait pas, Niels Harrit, le premier auteur de l’article,
a aussi signalé en 2010 la présence dans les chips –
à l’état
de traces – de chrome et de strontium, ce qui ne serait pas compatible,
selon lui, avec les peintures du WTC.
Manque de chance, c’est précisément un des ajouts –
justement infime – dans la peinture Laclede !
Enfin, un scientifique américain, James Millette, a confirmé lors
d’un congrès de Forensic Science en février 2012, que ces
chips
contenaient les deux composants de la peinture Laclede non identifiés
par Jones et son équipe : kaolinite et époxy.
Alors que tout concorde et qu’une démarche scientifique honnête
ne peut qu’amener à reconnaître l’évidence,
les auteurs de l’article
sur la nanothermite n’ont fait que biaiser et/ou mentir par omission pour
masquer leur erreur grossière.
Par exemple, suite à l’analyse de la peinture du monument qu’il
a faite, Jones s’est produit dans plusieurs conférences où
il croisait la
comparaison des spectres pour ne pas que les peintures coïncident !
Un trop-plein d’honnêteté intellectuelle à coup sûr...
Pour plus d’informations…
http://www.pseudo-sciences.org/